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pittaco

  • Mytilène

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    Mytilène est dès l'Antiquité la principale cité de Lesbos. Elle est peuplée d'Éoliens venus de Thessalie et de Béotie. Avant la fin du VIIIème siècle avant Jésus-Christ, elle participe activement à la colonisation grecque, en particulier vers la Troade, l'Hellespont et la Thrace ; elle envoie également des colons à Naucratis. Elle est dominée par deux genoi (clans) aristocratiques, les Penthilides, des Atrides descendants du légendaire roi Penthilos, fils d'Oreste, et les Cléanactides. Au VIIème siècle av. J.-C., elle est gouvernée par Mélanchros, qui finit assassiné, puis par Myrsilos qui place les autres cités de l'île (Pyrrha, Antissa et Érésos) sous son autorité, sauf Méthymne.

    Au début du VIe siècle avant J.-C., Pittacos, l'un des Sept Sages, est appelé pour gouverner sa cité natale comme aisymnète. Ville natale d'Alcée, elle est alors l'un des centres majeurs de la poésie lyrique.

  • "Quelles nouvelles de la forêt?"

     

    de Antoine Stavros Pittaco à sa fille Claire
    (30/03/1923, Athènes - 28/11/2012 Saint-Menoux, Allier)

    A.S PITTACO

    A. S PITTACO

    La forêt du Chateau Lamothe a été décimée lors de la tempête de 1999;
    et le Samovar, 1887, est chez moi !

    ...

  • Citations fétiches

    * Dieu est un cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Empédocle, philosophe, poète, ingénieur et médecin grec de Sicile, du Ve siècle av. J.-C. Il appartient aux présocratiques, les premiers philosophes qui ont tenté de découvrir l'arkhè du cosmos, son fondement.

    * Pour connaitre un homme, donnez-lui du pouvoir. Pittaco de Mytilène (Pittacos (en grec ancien Πιττακός / Pittakós), né vers 650 à Mytilène, dans l'île de Lesbos, et mort vers 570 av. J.-C., homme d'État grec, aisymnète de la ville de Mytilène, l'un des «Sept sages» de l'Antiquité.)

    En disparaissant, les grands philosophes laissent derrière eux des idées, des systèmes, des œuvres. Empédocle (490-430 av. J.-C. environ), philosophe présocratique formé à l'école pythagoricienne, « la figure le plus haut en couleur de la philosophieantique » selon Nietzche, laissa quant à lui pour vestige… une sandale – ce qui tombe par ailleurs plutôt bien, le latin vestigium signifiant littéralement « trace de pas ».

    Etrange personnage que cet Empédocle qui répond bien à la caractéristique d'atopos (en grec ancien : « qui n'a pas de place, qu'on ne peut pas ranger quelque part ») que Socrate attribuait au philosophe authentique. Natif d'Agrigente en Sicile, il était un fervent défenseur de la démocratie, n'hésitant pas à faire condamner à mort ceux qui prônaient la tyrannie, mais par ailleurs il « s'habillait de pourpre et se ceignait d'un bandeau d'or (…), et les citoyens qui le rencontraient trouvaient dans cette apparence le signe d'une sorte de royauté », comme le rapporte Diogène-Laërce dans ses Vies et doctrines des philosophes illustres. Lui-même ne se prenait pas pour rien, certainement pas pour un citoyen lambda, écrivant dans ses poèmes : « Moi qui suis pour vous un dieu immortel, non plus un mortel… »

    Il faut dire qu'il avait à son actif ce qu'il faut bien appeler des miracles, qu'on entende ce terme au sens de surnaturel ou juste comme un superlatif. Il fit ainsi revenir à la vie une femme qu'on tenait pour morte depuis plusieurs jours, arrêta une tempête en installant des outres au sommet d'une montagne, ou encore stoppa une peste en détournant des fleuves qui purifièrent l'atmosphère. Puis, un beau jour, le thaumaturge se suicida en se jetant dans le cratère fumant de l'Etna, lequel rejetta quelques instants plus tard la sandale de bronze d'Empédocle (dans d'autres versions, c'est le philosophe lui-même qui laisse un de ses souliers d'airain – car oui, il allait chaussé ainsi – sur le bord de la fournaise).

    Voici le récit qu'en faisait Marcel Schwob (1867-1905 ; dans ses si justement nommées Vies imaginaires tant les existences des hommes illustres prennent fréquemment l'allure de légendes) : « Un esclave épouvanté raconta qu'il avait vu un trait rouge qui sillonnait les ténèbres vers le sommet de l'Etna. Les fidèles gravirent les pentes stériles de la montagne à la lueur morne de l'aube. Le cratère du volcan vomissait une gerbe de flammes. On trouva, sur la margelle poreuse de lave qui encercle l'abîme ardent, une sandale d'airain travaillée par le feu. »

    Geste de désespoir pour les uns (ainsi de Schopenhauer qui y voiyait le signe d'un « pessimisme résolu »), symbole paradoxal d'affirmation et d'instinct de vie pour les autres (Nietzsche ou Bachelard, qui faisait d'Empédocle une sorte de Phénix pour qui « la destruction est plus qu'un changement, c'est un renouvellement ») ou encore simple maladresse pour les plus mauvaises langues (ainsi de Diogène-Laërce, mordant : « Je ne dirai pas que tu t'es jeté de ton plein gré dans la lave de l'Etna, mais voulant te cacher tu y es tombé malgré toi »), ce suicide retient in fine l'attention par la nature de la dépouille qui en résulte. Non pas un corps, mais une sandale. Certes pas n'importe quel type de sandale : la pantoufle prétend faire monument, puisqu'elle est du matériau dont on forge les statues. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit bien d'une godasse. Quel sens donner à cette relique philosophique ?

    L'interprétation la plus stimulante est sans doute celle de Gilles Deleuze (1925-1995) qui y voyait la possibilité de rompre avec la culture ascentionnelle de la philosophie ; cette dernière se détournant depuis Platon des cavernes et autres figures chtoniennes (du grec chthôn, « la terre ») pour leur préférer le ciel lumineux des idées. « Empédocle et l'Etna, voilà une anecdote philosophique. Elle vaut la mort de Socrate, mais précisément elle opère dans une autre dimension. Le philosophe présocratique ne sort pas de la caverne, il estime au contraire qu'on n'y est pas assez engagé, pas assez englouti. (…) Dans un déluge d'eau et de feu, le volcan ne recrache d'Empédocle qu'une seule chose, sa sandale de plomb. Aux ailes de l'âme platonicienne, s'oppose la sandale d'Empédocle, qui prouve qu'il était de la terre, sous la terre, et autochtone » (Logique du sens). Manière de dire qu'une philosophie n'est profonde (entrailles de la terre) et incandescente (fournaise du volcan) que quand elle sait garder les pieds sur terre (sandale).

    Sophie Chassat, Le Monde.fr | 21.01.2014 à 10h30