La Bibliothèque de Smyrne
«Comment un chercheur africain peut-il avoir accès à certaines archives en France ? Je trouve cela très compliqué !» Cette remarque, par un doctorant camerounais rencontré aux Rendez-vous de l’Histoire à Blois, s’inscrit dans une réflexion plus longue sur la délicate question de l’accès aux archives coloniales, en France et dans les ex-colonies françaises.
• Question qui, ailleurs, mérite réponse historique
La Bibliothèque de Smyrne, actuelle Izmir, Turquie, n'a pas été détruite, comme affirmé par un gouvernement après l'autre dès l'incendie - Καταστροφή της Σμύρνης - ravageant la ville, le 14 septembre 1922.
La Bibliothèque a conservé les plans cadastraux avec les titres de propriété. Elle détient donc les noms des propriétaires • La Turquie d'Erdogan doit non seulement cesser de faire preuve de négationnisme mais également de révisionnisme : les documents existent •
Or, ces documents sont non seulement clefs pour l’historien mais aussi pour les familles. Sylvie Thénault (Paris 1 Sorbonne-CNRS), spécialiste de la guerre d’indépendance algérienne propose que l’Algérie et la France effectuent ensemble un inventaire bilatéral des archives conservées dans les deux pays et ouvrent un peu plus leur passé commun à l’ensemble des citoyens.
photo Archives nationales CARAN, salle de l'armoire de fer, Paris.
Archives nationales, CC BY-NC